La deuxième session de la Conférence ministérielle
de l'OMC a lieu à un moment particulièrement significatif
pour le système commercial multilatéral puisque nous commémorons
le cinquantième anniversaire de sa création. A cette
occasion, nous rendons hommage à la contribution importante que
ce système a apportée au cours du demi-siècle passé
à la croissance, à l'emploi et à la stabilité
en favorisant la libéralisation et l'expansion du commerce et en
offrant un cadre pour la conduite des relations commerciales internationales,
conformément aux objectifs inscrits dans le Préambule de
l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
et dans celui de l'Accord instituant l'Organisation mondiale du commerce.
Nous convenons toutefois qu'il faut faire encore davantage pour permettre
à tous les peuples du monde de prendre part pleinement et équitablement
à ces réalisations.
Nous insistons sur l'importance cruciale du système commercial
multilatéral fondé sur des règles. Nous réaffirmons
les engagements pris et les évaluations faites à Singapour,
et nous notons que les travaux effectués dans le cadre des accords
et décisions existants se sont traduits par des avancées
significatives depuis notre dernière réunion. En particulier,
nous nous réjouissons du succès des négociations sur
les télécommunications de base et les services financiers
et nous prenons note de la mise en oeuvre de l'Accord sur les technologies
de l'information. Nous renouvelons notre engagement d'assurer une
libéralisation progressive du commerce des marchandises et des services.
Le cinquantième anniversaire a lieu à un moment où
les économies de plusieurs Membres de l'OMC sont en proie à
des difficultés par suite de troubles sur les marchés financiers.
Nous saisissons cette occasion pour souligner que le maintien de l'ouverture
de tous les marchés doit être un élément-clé
d'une solution durable de ces difficultés. Dans cette optique,
nous rejetons le recours à toute mesure protectionniste et convenons
d'oeuvrer ensemble, à l'OMC comme au FMI et à la Banque mondiale,
pour améliorer la cohérence de l'élaboration des politiques
économiques au plan international en vue de maximiser la contribution
qu'un système commercial ouvert, fondé sur des règles,
peut apporter à la promotion d'une croissance stable des économies
à tous les niveaux de développement.
Nous reconnaissons qu'il est important de faire mieux comprendre
au public les avantages du système commercial multilatéral
afin de susciter un appui en sa faveur et convenons d'oeuvrer à
cette fin. Dans ce contexte, nous examinerons comment améliorer
la transparence des opérations de l'OMC. Nous continuerons
aussi d'améliorer notre action en faveur des objectifs de la croissance
économique soutenue et du développement durable.
Nous renouvelons l'engagement que nous avons pris de veiller à
ce que les avantages du système commercial multilatéral se
fassent sentir aussi largement que possible. Nous reconnaissons qu'il
est nécessaire que le système apporte sa propre contribution
pour répondre aux intérêts commerciaux et aux besoins
de développement particuliers des pays en développement Membres.
Nous nous réjouissons des travaux déjà en cours au
Comité du commerce et du développement pour l'examen de l'application
des dispositions spéciales des Accords commerciaux multilatéraux
et des Décisions ministérielles connexes en faveur des pays
en développement Membres, et en particulier des moins avancés
d'entre eux. Nous convenons qu'il est nécessaire de mettre
en oeuvre effectivement ces dispositions spéciales.
Nous restons profondément préoccupés par la
marginalisation des pays les moins avancés et de certaines petites
économies, et reconnaissons qu'il est urgent de traiter cette question
qui s'est aggravée sous l'effet du problème chronique de
la dette extérieure auquel se heurtent nombre d'entre eux.
Dans ce contexte, nous nous réjouissons des initiatives prises par
l'OMC en coopération avec d'autres institutions pour mettre en oeuvre
de manière intégrée le Plan d'action en faveur des
pays les moins avancés dont nous sommes convenus à Singapour,
en particulier à l'occasion de la Réunion de haut niveau
sur les pays les moins avancés qui s'est tenue à Genève
en octobre 1997. Nous nous félicitons aussi du rapport du
Directeur général sur la suite donnée à cette
initiative, à laquelle nous accordons une grande importance.
Nous nous engageons à continuer d'améliorer les conditions
d'accès aux marchés pour les produits exportés par
les pays les moins avancés sur une base aussi large et libérale
que possible. Nous demandons instamment aux Membres de mettre en
oeuvre les engagements en matière d'accès aux marchés
qu'ils ont contractés à la Réunion de haut niveau.
Nous sommes heureux d'accueillir les pays qui sont devenus Membres
de l'OMC depuis notre réunion de Singapour: le Congo, la Mongolie,
le Niger, le Panama et la République démocratique du Congo.
Nous nous réjouissons des progrès faits par 31 candidats
qui négocient actuellement leur accession et réaffirmons
notre détermination à faire en sorte que les processus d'accession
se déroulent aussi rapidement que possible. Nous rappelons
que l'accession à l'OMC a pour conditions le respect total des règles
et disciplines de l'OMC ainsi que des engagements significatifs en matière
d'accès aux marchés de la part des candidats à l'accession.
La mise en oeuvre intégrale et fidèle de l'Accord sur
l'OMC et des Décisions ministérielles est impérative
pour la crédibilité du système commercial multilatéral
et indispensable au maintien de l'élan qui permettra d'accroître
le commerce mondial, d'encourager la création d'emplois et de relever
les niveaux de vie dans toutes les régions du monde. Lorsque
nous nous retrouverons, à la troisième session, nous poursuivrons
notre évaluation de la mise en oeuvre des divers accords et de la
réalisation de leurs objectifs. Une telle évaluation
porterait, entre autres, sur les problèmes apparus dans la mise
en oeuvre et leur incidence sur les perspectives en matière de commerce
et de développement des Membres. Nous réaffirmons l'engagement
que nous avons pris de respecter les calendriers existants pour les examens,
les négociations et les autres travaux dont nous sommes déjà
convenus.
Nous rappelons que l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation
mondiale du commerce dispose que l'OMC sera l'enceinte pour les négociations
entre ses Membres au sujet de leurs relations commerciales multilatérales
concernant des questions visées par les accords figurant dans les
Annexes de l'Accord, et qu'elle pourra aussi servir d'enceinte pour d'autres
négociations entre ses Membres au sujet de leurs relations commerciales
multilatérales, et de cadre pour la mise en oeuvre des résultats
de ces négociations, selon ce que la Conférence ministérielle
pourra décider. Compte tenu des paragraphes 1 à 8 ci-dessus,
nous décidons qu'un processus sera établi sous la direction
du Conseil général pour assurer la mise en oeuvre intégrale
et fidèle des accords existants, et pour préparer la troisième
session de la Conférence ministérielle. Ce processus
permettra au Conseil général de présenter des recommandations
au sujet du programme de travail de l'OMC, y compris la poursuite de la
libéralisation sur une base suffisamment large pour répondre
à l'éventail des intérêts et préoccupations
de tous les Membres, dans le cadre de l'OMC, qui nous permettront de prendre
des décisions à la troisième session de la Conférence
ministérielle. A cet égard, le Conseil général
tiendra une session extraordinaire en septembre 1998 et périodiquement
par la suite pour assurer l'achèvement complet de ses travaux dans
les délais, en respectant pleinement le principe de la prise de
décisions par consensus. Le programme de travail du Conseil
général comprendra ce qui suit:
des recommandations concernant:
les questions, y compris celles qui sont soulevées
par les Membres, se rapportant à la mise en oeuvre des accords et
décisions existants;
les négociations déjà prescrites à
Marrakech, pour garantir que ces négociations commenceront dans
les délais;
les travaux futurs déjà prévus dans
les autres accords et décisions existants avalisés à
Marrakech;
des recommandations concernant d'autres travaux qui pourraient
être effectués à l'avenir sur la base du programme
de travail commencé à Singapour;
des recommandations sur le suivi de la Réunion de haut
niveau sur les pays les moins avancés;
des recommandations découlant de l'examen d'autres questions
proposées et convenues par les Membres au sujet de leurs relations
commerciales multilatérales.
Le Conseil général présentera aussi à
la troisième session de la Conférence ministérielle,
sur la base du consensus, des recommandations en vue d'une décision
concernant l'organisation et la gestion ultérieures du programme
de travail découlant des éléments qui précèdent,
y compris la portée, la structure et les échéanciers,
qui garantiront que le programme de travail sera commencé et achevé
rapidement.
Le programme de travail susmentionné visera à assurer
l'équilibre global entre les intérêts de tous les Membres.